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Atelier Sphaignes 15 novembre 2019

Compte rendu de l’atelier de Bryologie du 9 novembre 2019 à Sélestat

L’atelier de bryologie qui s’est déroulé le 9 novembre 2019 a débuté avec une révision des bryophytes communes dans les forêts. A suivi une présentation des espèces du genre Sphagnum présentes dans les Vosges avant d’attaquer le processus de détermination des échantillons.

1°) le genre Sphagnum dans les Vosges.

Le genre Sphagnum est habituellement divisé en sous-genres appelé aussi « sections ». Leur nombre est variable mais peut être ramené à 6. :

D’emblée, la section Hemitheca (1) peut être ignorée puisque l’espèce qui y est incluse, Sphagnum pylaisii, n’est connue que de la Bretagne. Inutile de la rechercher dans les Vosges. La section Rigida (2) comporte deux espèces : S. compactum et S. strictum. Il y a des données de la première espèce dans les Vosges ; inutile de rechercher S. strictum, elle n’est connue que du nord de l’Europe. S’agissant de S. compactum, son port est très caractéristique : il s’agit de populations très « compactées », « aplanies »., un peu comme si un rouleau compresseur les avait écrasées !

Nous nous occuperons donc des espèces de la section Sphagnum (5) section qui porte le même nom que le genre, des sections Acutifolia (10), Cuspidata(8), Squarrosa (2) et Subsecunda (4). Bref, du travail en perspective.

2°) Déterminer les sphaignes.

Il existe deux types de clefs de détermination qui peuvent se compléter : les clefs de terrain et les clefs de laboratoire. Nous nous attacherons ici aux clefs de laboratoire ce d’autant que même si une diagnose est possible sur site, il est très pertinent de la conforter par l’examen des caractères morphologiques à la loupe binoculaire et au microscope.

Préparation des bryophytes pour leur étude

Etape 1 : prélever un rameau dans la partie supérieure de la tige et le tremper dans un peu de bleu de méthylène ou autre colorant. Laisser tremper 2 mn et rincer le rameau dans un autre récipient d’eau claire.

Etape 2 : détacher les feuilles raméales du rameau de sorte à laisser libre et nue une partie du rameau. Garder les feuilles raméales pour un examen ultérieur. Placer le rameau sur la lame etc. pour observer la composition cellulaire corticale. (= les cellules corticales qui entourent la tige du rameau). Si présence de fibrilles, je suis dans la section Sphagnum et passer à l’étape suivante.

Etape 3 : coupes transversales de quelques feuilles raméales pour observer la position et la forme des chlorocystes par rapport aux deux hyalocystes qui jouxtent le chlorocyste. Et en fonction des éléments reconnus (position et forme du chlorocyste), rattacher l’échantillon à l’espèce.

Etape 3 bis : je n’ai pas d’échantillon rattachable à la section Sphagnum. J’observe au microscope quelques feuilles raméales posées à plat sur la lame, certaines face ventrale vers le haut et certaines faces dorsales vers le haut. Si présence de pores disposés régulièrement en chapelet sur la quasi-totalité de la feuille, aller à la section Subsecunda. On verra cela lors d’un prochain atelier.

Etapes 4 : si je ne suis dans aucune des deux sections évoquées, je vérifie la position des feuilles raméales par rapport à l’axe : si elles sont squarreuses (à sec et/ou mouillées), je suis dans l’une des deux espèces de la section Squarrosa. Ceci sera examiné lors d’un prochain atelier.

Etape 5 : restent deux sections, Acutifolia et Cuspidata. Pour rattacher l’échantillon à l’une des deux sections, je fais des coupes transversales des feuilles raméales pour examiner la forme et la position des chlorocystes par rapport aux deux hyalocystes qui jouxtent le chlorocyste. Je pourrai alors en fonction de cette organisation, rattacher l’échantillon à la section Acutifolia ou Cuspidata. Sera examiné lors d’un prochain atelier.

Je n’ai pas évoqué les feuilles caulinaires. C’est bien entendu un élément important de la diagnose. La forme des feuilles caulinaires – qu’il est parfois préférable d’examiner en les laissant sur la tige et en choisissant un fort grossissement à la loupe binoculaire, viendra compléter la diagnose de l’espèce.

Francis Bick le 14/11/2019